Le diaphragme:
Le diaphragme, comme l’obturateur, permet de doser la quantité de lumière que l’on va laisser entrer dans l’appareil.
C’est un cache circulaire qui permet de réduire le diamètre utile d’une lentille pour modifier la quantité de lumière admise dans l’appareil. Plus le diamètre de ce cache est grand, et plus on va laisser entrer de lumière à un instant donné dans l’appareil.
Dans le langage courant, on va aussi utiliser le mot ouverture pour parler du diaphragme.
Pour quantifier cette quantité de lumière que le diaphragme laisse passer par l’objectif, on a mis en place une échelle doublement normalisée que l’on écrit sous la forme F/2 ou F:2.
1) Quelque soit l’appareil et l’objectif que l’on utilise, si l’on ferme le diaphragme à une valeur identique, c’est la même quantité de lumière qui sera transmise par l’objectif.
Cette valeur est une constante que l’on peut reporter d’un objectif à l’autre. Quelque soit l’optique utilisée, fermée à F/8, elle laissera passer la même quantité de lumière à un instant donné.
On reviendra en détail sur l’exposition, mais l’enjeu c’est que si une photo, pour être correctement exposée, doit être réalisée en ouvrant l’obturateur au 1/30 ” à F/8 pour une sensibilité de 100 Iso, que ce soit avec mon énorme chambre, le Nikon D60 de l’école ou un tout petit compact, en choisissant une ouverture du diaphragme de f8 et en laissant entrer la lumière pendant 1/30” pour une sensibilité de 100 iso de la surface sensible, mon image sera correctement exposée.
Plus le chiffre est élevé, plus l’ouverture est petite, et moins elle laisse entrer de lumière dans l’appareil. On va « ouvrir » le diaphragme, lorsqu’on laisse entrer plus de lumière. Et inversement, on va le « fermer » lorsque l’on va laisser entrer moins de lumière.
2) Le diaphragme des objectifs modernes suit une progression géométrique qui fait qu’entre chaque nombre, on divise par 2 la quantité de lumière transmise par l’objectif : F/1, F1,4, F/2, F/2,8, F/4, F/5,6, F/8, F/11, F/16, F/22, F/32, F/45, F/64.
Lorsque j’ouvre mon diaphragme d’une division en passant par exemple de F/8 à F/5,6, je laisse entrer 2 fois plus de lumière dans mon appareil. On constate ainsi que tous les autres réglages étant identiques, si une scène est correctement exposée à F2,8, il faudra par exemple 4 fois plus de lumière pour qu’elle le soit également à F5,6. Et qu’il faudra 2048 fois plus de lumière pour exposer une scène si l’on ferme son diaphragme à F/64 qu’à F/1…
Autrefois, avec les appareils mécaniques, c’était une notion relativement instinctive parce que le diaphragme se commandait par une bague située sur l’objectif que l’on tournait pour ouvrir ou fermer le diaphragme. Aujourd’hui, avec les appareils électroniques, c’est devenue beaucoup plus abstrait, une valeur chiffrée parmi d’autres que l’on modifie par une molette ou dans un menu situé sur le boîtier.
Si vous n’êtes pas familiarisés avec cette notion de diaphragme essayez, lorsque vous changez sa valeur, de vous représenter l’ouverture en train de s’ouvrir ou de se fermer dans votre objectif.
Logiquement, lorsque vous fermez le diaphragme, vous devriez voir le viseur s’obscurcir si vous utilisez un appareil reflex puisque votre visée se fait au travers de l’objectif. Ce ne serait pas pratique, car moins le viseur est lumineux et plus la visée est inconfortable. Les appareils réflex, on été conçus pour toujours travailler à pleine ouverture, pour bénéficier du maximum de luminosité pour cadrer et éventuellement réaliser la mise au point manuellement. Ce n’est qu’au moment où vous déclenchez que le diaphragme se ferme à la valeur imposée par le photographe (en manuel) ou par la cellule de l’appareil (en automatique).
Inversement cela signifie que c’est la luminosité de l’objectif, la plus grande ouverture dont il dispose, qui va déterminer votre confort de visée.
Vous vous demandez peut-être par quel miracle un diaphragme fermé à F:8 sur votre compact numérique doté d’un objectif minuscule ou sur l’énorme télé-objectif de 300 mm que vous avez monté sur votre appareil réflex laisse passer la même quantité de lumière au travers de l’objectif.
Dans la pratique, la quantité de lumière que l’objectif va laisser entrer dans l’appareil dépend de deux facteurs le diamètre utile de la lentille (le diamètre de l’ouverture au diaphragme considéré) et la distance focale.
Le chiffre qui caractérise le diaphragme est obtenu en divisant la longueur focale de l’objectif par le diamètre effectif de l’ouverture. La conséquence c’est que le diamètre de l’ouverture pour un même diaphragme va différer selon la longueur focale de l’objectif. Ainsi un objectif de 50 mm de distance focale dont la lentille mesure 25 mm aura, à pleine ouverture, un diaphragme de 25/50= 1/2 soit F/2. Pour obtenir le même résultat à pleine ouverture avec une focale de 100 mm, il faudra que le diamètre de la lentille soit deux fois plus grand. (50/100=1/2). C’est pourquoi les télé-objectifs lumineux ont une lentille frontale énorme. Une autre façon d’exprimer ce rapport c’est de dire qu’à, par exemple, F/8 le diamètre du diaphragme est égal au 1/8 de la distance focale de l’objectif.
En matière d’expression photographique, la fonction première du diaphragme, c’est de maîtriser la profondeur de champ.
Nikon D300 – 1/160″ – F.7 – 800 Iso – 300 mm
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