De tous les accessoires utilisés par les photographes, c’est sans doute celui qui déclenche le moins d’enthousiasme.
Il faut admettre que son utilisation est souvent vécue comme une agression par les personnes photographiées et sa lumière, très dure, est rarement du meilleur effet, même si Weegee lui a donné ses lettres de noblesse et a su faire un style de la crudité de cette source lumineuse.
Avec la photographie numérique, on a même de plus en plus de gens qui prétendent que désormais son utilisation est devenue facultative. La montée en sensibilité des capteurs numériques, la maîtrise de la température de couleur à la prise de vue, et la possibilité offerte par le post-traitement de déboucher les ombres et de corriger la balance des couleurs, le reléguerait au rang des accessoires mythiques et désormais inutiles.
Il n’en est rien et il est même parfois, encore aujourd’hui, indispensable.
Le fonctionnement:
En appuyant sur le déclencheur de l’appareil, on crée un court-circuit qui va déclencher l’éclair. Lorsque la cellule dédiée au flash estime que la quantité de lumière délivrée par le flash est suffisante, elle coupe l’éclair. C’est pourquoi sur les flashs tels que le SB 600 on voit apparaître 2 indications de distances qui changent en fonction de la sensibilité iso du capteur: une distance minimum (le temps pour le flash de mesurer et de couper l’éclair) et une distance maximum, fonction également du diaphragme, qui correspond à sa portée maximum.
Le nombre guide:
On définit un flash de reportage par son Nombre Guide, qui indique sa puissance, et par l’angle de champ qu’il est capable de couvrir.
Le nombre guide d’un flash c’est le diaphragme auquel on doit fermer son appareil pour exposer correctement un sujet situé à 1 mètre de distance pour une sensibilité de 100 Iso.
Pour maximiser la puissance du tube, ce dernier est entouré d’un réflecteur qui va concentrer le rayon lumineux. De ce fait, l’éclair ne pourra pas couvrir le champ d’un ultra grand angle.
Attention cependant que pour que cette couverture soit effective, il ne faut pas que la lumière soit interceptée par un obstacle.
L’éclair d’un flash intégré à l’appareil, disponible par exemple sur un appareil comme le Nikon D60 de l’école, parce qu’il est situé très près de l’objectif, peut être facilement partiellement intercepté par un objectif trop long. Dans ce cas une partie de la photographie sera dans l’ombre.
Les appareils réflexes modernes vont utiliser l’indication de la focale qui est montée sur le boîtier pour déplacer le tube éclair, le rapprocher ou l’éloigner du réflecteur et produire ainsi une illumination plus forte et plus concentrée avec un télé objectif qu’avec un grand angle dont le champ est plus large.
De ce fait, le nombre guide sur ces flashs est associé à une focale.
Ainsi la fiche produit sur le site de nikon du SB-600, précise que le nombre guide est de 30 pour une focale de 35mm. Ca signifie que si on travaille au 24 mm, le tube éclair va avancer dans le déflecteur pour couvrir un champ plus large, mais la lumière émise sera moins forte. Inversement, si on l’utilise avec un 85 mm, le tube va reculer, la lumière sera plus concentrée et la luminosité plus forte.
La vitesse de synchronisation la plus élevée:
Elle dépend de votre boîtier et non de votre flash.
L’éclair d’un flash de reportage est très court. De l’ordre de quelques millièmes de secondes. Votre flash est synchronisé s’il se déclenche lorsque l’obturateur de l’appareil est ouvert. Pour exposer la surface sensible a des vitesses relativement lentes, l’obturateur de l’appareil s’ouvre complètement le temps de l’exposition. Mais pour atteindre des vitesses très rapides (1/500″, 1/1000″, 1/8000″), l’obturateur fait défiler très rapidement une fente qui est générée par deux rideaux qui se déplacent simultanément. A ces vitesses, le capteur n’est donc jamais exposé simultanément dans son intégralité à la lumière. L’influence du flash sur l’exposition globale n’est alors sensible que sur une toute petite tranche de l’image.
On a donc une vitesse d’exposition que l’on ne peut dépasser, propre à chaque boîtier et indépendante du flash, qui est la vitesse la plus élevée qui reste utilisable quand on travaille avec un flash pour que celui-ci expose correctement la totalité de l’image. Selon les boîtiers, ce sera généralement le 1/125″ ou le 1/250″. par contre, on peut bien entendu travailler à des vitesses inférieures.
Le mode synchro lente:
La plupart des appareils, lorsqu’ils sont utilisés en mode automatique, ont été programmés par leurs ingénieurs pour que lorsque l’on utilise mode flash, la vitesse d’exposition se bloque au 1/30″ ou au 1/60″ pour éviter que les photographies ne soient victimes d’un flou de mouvement. Sur les appareils professionnels, on peut au travers des menus définir soi-même sa vitesse limite.
Les appareils offrent généralement un mode synchro lente qui permet de s’affranchir de ce blocage, tout en conservant les automatismes.
Synchro sur le deuxième rideau:
L’éclair du flash ne dure que quelques millièmes de seconde. On a la possibilité de décider si on veut le déclencher au début de l’exposition (le mode standard) ou à la fin de l’exposition (la synchro sur le deuxième rideau). S’il se déclenche au début de l’exposition sur un sujet en mouvement, il va figer le mouvement à son commencement en donnant une photo nette et plus ou moins bien exposée, puis on verra se produire l’effet de filé dont nous avons parlé au précédent cours. Si le flash se déclenche au début de l’exposition, l’effet de filé se produit dans le sens inverse du mouvement. Si le flash se déclenche à la fin de l’exposition, le filé est conforme au sens du mouvement.
Nikon D300 – 1/15″ – F/5 – 800 Iso – 52 mm – Flash intégré à l’appareil synchronisé sur le premier rideau
Effets spéciaux au flash
L’éclair du flash de reportage ne dure que quelques millièmes de seconde. De ce fait, si on travaille dans le noir, on peut figer des mouvements extrêmement rapides, bien au-delà du 1/250″ imposé par la synchronisation de l’appareil.
La goutte de lait d’Harold Edgerton
L’effet sera d’autant plus prononcé que la lumière d’ambiance sera négligeable.
Le mode anti yeux rouges
Mode à oublier.
Le phénomène se produit lorsqu’une lumière très concentrée, émise dans l’axe optique, vient frapper le fond de l’oeil alors que la pupille est dilatée.
Plus le flash est proche de l’optique;
plus la focale est longue;
plus la lumière est concentrée;
et plus la pupille est dilatée;
et plus on a de chance que les photographies en soit affectées.
Il ne faut jamais utiliser le mode anti yeux rouges proposé par l’appareil. Celui-ci en effet envoie une série d’éclairs ou illumine une diode située sur le boîtier pour que la pupille se ferme. C’est agressif pour la personne photographiée et il s’écoule un délai entre le moment où l’on appuie sur l’obturateur et celui où l’on prend effectivement la photo.
Pourquoi les photos au flash de reportage sont souvent pourries et parfois excellentes:
L’ensemble lumineux constitué par le tube éclair et le réflecteur est à la fois minuscule, ce qui produit une lumière très dure avec des ombres portées violentes, et dans l’axe de l’objectif, ce qui donne le plus souvent une lumière très pauvre. On a de plus un effet tunnel avec le premier plan éclairé par le flash et le reste de l’image qui se fond dans le noir.
La solution:
Pour éviter ou limiter ce genre de problème, on a deux solutions:
utiliser le flash en indirect en l’envoyant sur un plafond, sur un mur ou en utilisant un accessoire comme celui qui est fourni avec le flash sb600;
l’utiliser comme une lumière d’appoint et considérer que c’est la lumière d’ambiance qui est la lumière principale.
La limite de l’utilisation en indirect, c’est la configurations de la salle. Une salle aux murs et plafonds colorés est difficilement exploitable directement. Si le plafond est très haut, on va perdre beaucoup de puissance et être obligé de travailler avec une sensibilité élevée.
Le truc pour utiliser le flash en lumière d’appoint, c’est de penser à l’exposition générale et à l’exposition au flash comme deux opérations distinctes et indépendantes l’une de l’autre et en fonction de la nature de la lumière et de votre propos, équilibrer de façon appropriée vos deux sources lumineuses.
Pour ce faire, il faut utiliser le boîtier en mode manuel et le flash en mode automatique.
Le flash éclaire votre premier plan, le réglage en manuel de l’appareil est destiné à éclairer l’arrière plan.
Votre flash, parce qu’il est en mode automatique, va délivrer une intensité lumineuse fonction de la distance flash/sujet et indépendante de la vitesse d’exposition. L’arrière plan par contre sera plus ou moins sombre selon que vous l’aurez ou non sous-exposé en faisant varier la vitesse d’exposition.
Nikon D200 – 1/15″ – F/5,6 – 400 Iso – 170 mm
Nikon D200 – 1/15″ – F/4,8 – 400 Iso – 60 mm