Sur tous les appareils numériques un peu sophistiqué vous disposez de 4 modes fondamentaux: le mode P (automatique) – A (priorité au diaphragme) – S(priorité à la vitesse) – M (Manuel, c’est vous qui décidez du diaphragme et de la vitesse) pour contrôler l’exposition.
Et sur tous les appareils ou presque vous trouverez des modes aux noms plus ou moins fantaisistes tels que portrait, sport ou action, macro-photographie etc. représentez par des icônes plus ou moins abstraites. Si vous voulez maîtriser votre expression photographique, oubliez tous ces modes. Suite à des études marketing destinées à dégager les goûts photographiques d’une majorité d’utilisateurs, les ingénieurs qui ont programmé votre appareil ont décidé qu’une photographie de sport ne pouvait se concevoir qu’avec une vitesse élevée et inversement, que toute macro-photographie supposait un diaphragme fermé pour étendre la profondeur de champs.
Nikon D70 – 1/125″ – F5,6 – 300 mm – 200 Iso
Le mode P
C’est le mode Programme. Dans ce mode, l’appareil règle automatiquement le diaphragme et la vitesse d’exposition en fonction de la luminosité de la scène qui a été analysée par la cellule et d’un programme écrit par les ingénieurs qui ont conçu votre appareil. Ce programme, plus ou moins sophistiqué selon le boîtier, va sélectionner la plus grande ouverture du diaphragme offerte par l’objectif lorsque la luminosité de la scène que vous voulez enregistrer est faible, puis réaliser un compromis entre le diaphragme et la vitesse, lorsque la luminosité augmente.
Attention cependant à toujours vérifier dans le viseur le compromis sélectionné par le programme. Généralement, il n’intègre pas dans ses calculs la focale utilisée. De ce fait, avec une longue focale, le compromis programmé par les ingénieurs peut être à l’origine d’un flou de bougé que vous auriez pu facilement éviter en choisissant une plus grande ouverture et donc une vitesse d’exposition plus élevée.
Le Mode P décalé:
La plupart des appareils numériques offrent la possibilité de décaler la relation diaph/vitesse d’exposition, tout en restant dans le mode Programme, en tournant une molette. C’est une application de la trilogie magique réduite à deux de ces composants la vitesse d’exposition et le diaphragme. La quantité de lumière reçue par le film ou le capteur reste identique, car lorsque vous choisissez une vitesse de prise de vue plus rapide, l’appareil va ouvrir proportionnellement le diaphragme (et inversement) pour que l’exposition totale à la lumière reste identique.
Lorsque vous faites confiance à la cellule de votre appareil, c’est la façon la plus simple de modifier la vitesse d’exposition si vous utilisez une longue focale et que l’exposition proposée par le mode P vous fait craindre d’être à l’origine d’un flou de bougé, ou si vous voulez jouer sur la profondeur de champ en modifiant le diaphragme.
Le Mode S:
C’est le mode Automatique avec priorité à la vitesse (Speed). Fondamentalement, vous êtes toujours en mode automatique, mais vous n’utilisez plus le programme défini par les ingénieurs qui ont conçu votre appareil. Vous choisissez la vitesse en tournant une molette et l’appareil va sélectionner automatiquement le diaphragme en fonction de la luminosité de la scène qui a été analysée par la cellule.
Le Mode A:
C’est le mode automatique avec priorité à l’ouverture (Aperture). Fondamentalement, vous êtes toujours en mode automatique, mais vous n’utilisez plus le programme défini par les ingénieurs qui ont conçu votre appareil. Vous choisissez le diaphragme en tournant une molette et l’appareil va sélectionner automatiquement la vitesse en fonction de la luminosité de la scène qui a été analysée par la cellule.
Dans la pratique, ces deux modes sont interchangeables. Comme en mode A, en modifiant le diaph vous modifiez automatiquement la vitesse proportionnellement et que, inversement, en mode S en modifiant la vitesse vous modifiez automatiquement le diaph proportionnellement, vous pouvez utiliser indifféremment ces deux modes, que votre priorité soit la vitesse ou l’exposition, dans la mesure où ces deux valeurs changent simultanément et sont indiquées dans votre viseur.
Le mode M:
C’est le mode Manuel. Dans ce mode vous choisissez vous-même le diaphragme et la vitesse et vous imposez à l’appareil votre réglage quelque soit la luminosité réelle de la scène que vous voulez photographier.
En fait, il s’agit, d’un mode semi-automatique dans la mesure où le viseur affiche en permanence la sur ou la sous exposition de votre réglage (avec la plupart des appareils), par rapport à la luminosité mesurée par la cellule. Vous pouvez donc en manipulant la ou les molettes de l’appareil, travailler en manuel et néanmoins adopter le réglage préconisé par la cellule. L’intérêt bien entendu étant de volontairement sur ou sous exposer la prise de vue.
L’aspect de cette aide visuelle sera bien entendu différente selon le matériel que vous utilisez. Dans cet exemple, on voit que je suis en mode manuel (le M) au 1/6″ à F.5,6.
La barre centrale suppose que si le curseur était sur le 0, l’image serait exposée conformément à ce que la cellule mesure. Lorsque le curseur est dans la zone des +, je suis sur-exposé par rapport aux indications de la cellule, lorsqu’il est dans la zone des -, je suis sous-exposé. Chaque petit trait correspond à 1/3 de diaph, et chaque point à 1 diaph. Dans cet exemple, l’appareil m’indique que je serais sous-exposé d’un diaph par rapport à ce que mesure la cellule de l’appareil, si je déclenche avec ce réglage.
Lorsque vous êtes en Manuel la puissance de l’éclair du flash intégré de votre appareil (ou du flash externe monté sur la griffe de votre boîtier et réglé en mode Auto) continue par défaut à être gérée par la cellule de votre appareil. Vous êtes en manuel pour l’ambiance et en automatique pour le flash, ce qui facilite énormément la photographie au flash.
Le mode “Correction de l’exposition” :
Nous avons vu qu’en mode M, il était possible de corriger l’exposition au coup par coup en observant ce qui était préconisé par la cellule, et en choisissant un réglage différent. La plupart des appareils numériques offrent la possibilité, par une combinaison de touches ou au travers d’un menu plus ou moins enterré dans des sous-menus, de sous ou sur-exposé volontairement toutes vos images, par rapport au réglage standard de la cellule. Cette fonction se justifie dans le cas où vous trouver que votre appareil a tendance à sur ou à sous exposer systématiquement toutes vos images, et lorsque vous vous trouvez dans une situation de prise de vue où vous savez que votre cellule sera piégée par l’environnement lumineux. L’exemple type, c’est la photographie en hiver en montagne. La neige va piéger la cellule et toutes vos photos seront sous-exposées si vous restez en mode automatique sans faire de correction.
C’est une fonction que j’aurais tendance à déconseiller, à moins que vous soyez certain que votre appareil sur ou sous expose systématiquement. Lorsque vous êtes dans des conditions d’éclairement susceptibles de piéger la cellule, elle donne une fausse impression de sécurité par rapport au mode Manuel; si vous voulez changer l’exposition à la volée, elle est plus lourde que le mode Manuel à mettre en oeuvre; et enfin elle est la cause de bien des erreurs pour les photographes distraits qui oublient de la supprimer lorsqu’ils ont fini leur série de prises de vue à problème.
Lorsque vous utilisez un appareil à usage collectif (école par exemple) ou lorsque vous venez de prêter votre appareil, vérifiez toujours que l’utilisateur précédent n’a pas utilisé ce réglage et oublié de le neutraliser avant de remettre le boîtier à la disposition de la collectivité.
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